Sur les traces de Patrick Berhault aux Dents du Pelvoux.

Après un petit séjour à Chamonix avec Alex me voilà de nouveau à la maison et je constate que la météo nous annonce une troisième semaine de beau.
Génial ! Cette fois pour changer, direction les Ecrins où je rejoins Vincent.
Avant de venir je repère une petite goulotte tranquille mais c’est sans compter sur Vincent qui rapidement m’appâte avec une course de bien plus belle envergure : la goulotte Berhault aux dents du Pelvoux.

Un des passages mixte dee la voie.
Un des passages mixte de la voie.

Cette voie, qu’il a ouverte en 1978 avec Pierre Brizzi, a sa « petite » histoire.
En effet cette année là, la face est surchargée de neige et les deux alpinistes partent avec une avalanche au niveau des pentes sommitales… à 50 mètres du sommet !
Miraculeusement ils s’en sont sortis à peu près indemnes.
Chose que j’ai du mal à concevoir, ce jeudi 12 septembre, en contemplant les 800m de face.

Un petit aperçu de la voie:elle passe dans l'étroiture bien visible d'ici. Au dessus les pentes de neiges d'où sont partie le cordé Berhault-Brizzy.
Un petit aperçu de la voie: elle passe dans l’étroiture bien visible d’ici. Au dessus les pentes de neiges d’où est partie la cordée Berhault-Brizzy.

Après une marche d’approche plutôt rapide grâce au manque de neige, nous voici au pied de la voie où nous allons bivouaquer. Pas très loin il y a un petit refuge mais nous, on trouve que c’est plus sport de se geler les fesses avant de faire une voie… Bon en fait on ne l’a pas trouvé, ceci dit on a oublié la carte, alors c’est déjà pas mal d’avoir réussi l’approche. Et puis je suis mauvaise langue il ne fait pas si froid que ça.

Approche par la vire d'arsine. Un parfum de sud ce fait sentir.
Approche par la vire d’Ailefroide. Un parfum de sud se fait sentir.
Vive le ratardateur car les marmotte qui savent prendre une photo sont rares, surtout en cette saison.
Vive le retardateur car les marmottes sachant prendre une photo sont rares, surtout en cette saison.

8h, on est à l’attaque de la voie, Vincent part en tête et dévore rapidement les 2 premières longueurs peu raides en neige et glace. La troisième, en mixte, nous offre de sympathiques encrages sur des touffes d’herbes gelées mais également nos derniers moments au soleil avant le sommet. Ensuite, après une longueur en traversée à classer dans la catégorie « prend ton temps si tu ne veux pas te vautrer », la voie devient assez roulante sur des pentes de neige. Vient après un beau ressaut bien fourni en glace de type cascade puis de nouvelles pentes de neige nous amènent au pied du crux de la voie.

 

Départ de la quatrième longueur. "C'est par où?" A droite puis a gauche toute !
Départ de la quatrième longueur. « C’est par où? » A droite puis à gauche toute !

Il s’agit d’une belle longueur en glace (4+) qui verrouille l’accès à un goulet que nous remonterons jusqu’aux pentes terminales. Cette longueur invisible du bas était pour nous le point d’interrogation de la voie. Fort heureusement de visu ça semble bon et je me dis que ça sera vite réglé. Tout se passe comme prévu sauf pour les 6 derniers mètres en glace pourrie et inconsistante, sur un mur vertical. Comme je commence à être un peu loin de ma dernière broche je désactive le mode gros bourrin pour passer de manière subtile le réta qui est du type « je m’enterre dans la neige pour pouvoir passer ». Le quart d’heure suivant je le passe à essayer de trouver un emplacement pour le relais que finalement, je fais sur un câblé et une broche douteuse (et oui on est dans les Ecrins quand même).

Vincent a la sortie de la première cascade.
Vincent à la sortie de la première cascade.

La suite de la voie moins difficile propose encore quelques belles sections sur 4-5 longueurs pour finir par les fameuses pentes de neiges. Une fois en haut, n’ayant pas réussi à faire partir d’avalanches, nous descendons par le glacier des Violettes, long mais moins aléatoire que la descente Berhault. De cette descente pas grand chose à dire à part un rappel pour franchir une crevasse, un autre où l’on coince la corde, et quelques chutes de séracs qui passent pas très loin.

Vincent dans la dernière longueur dur après la deuxième cascade.
Vincent dans la dernière longueur dure après la deuxième cascade.
Le glacier des violettes, notre voie de descente.
Le glacier des Violettes, notre voie de descente.

C’est vers 19h que nous arriverons au bivouac et que prendra fin cette superbe course à l’ambiance très montagne. Enfin pas tout à fait car il faut encore descendre à la voiture. Mais ça, ce sera pour demain après une dernière nuit à admirer les montagnes au clair de lune et, euh… Au frais !

Le lendemain. Décidement le dicton "L'avenir appartien a ceux qui ce lèvent tôt" n'a jamais été aussi vrai.
Le lendemain. Décidément le dicton « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » n’a jamais été aussi vrai.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut