FACE SUD-OUEST DE LA DENT DU GEANT

Clément et Fabien sont partis faire un petit tour  dans le massif du Mont Blanc à la Dent du Géant dans les Dalles Burgener, pour aller chercher l’air frais…
Un petit 4000m c’est toujours sympa !

Voici le récit de Fabien :

Jeudi 21h32 mon portable vibre.

  • Clem : «Hello, tu ne serais dans le coin ce week-end pour aller en montagne ?»
  • Moi : «Yes, avec plaisir ! T’as une idée ?»
  • Clem : «Je pensais à la Dent du Géant avec le téléphérique côté Italien. Tu peux être dispo vers quelle heure ?»
  • Moi : «Yes cool ! Pas avant 21h samedi soir, faut coucher les gosses… Si tu veux on peut filer en Italie direct après et dormir au pied du téléphérique pour choper la première benne ?»
  • Clem : «Ça marche pour moi, je prépare mon matos et je t’attends.»

Samedi 22h10, c’est parti ! Comme prévu nous décollons pile à l’heure, direction Courmayeur par le col du Petit Saint Bernard.

Dimanche 00h10, nous arrivons enfin au pied du nouveau téléphérique du Monte Bianco, le « SkyWay ». Même de nuit c’est une merveille ! Allez, on verra ça demain, au dodo ! On déplie le lit dans la voiture et hop, bonne nuit.

Dimanche 6h00…

  • Moi : «Groar ghjkerl !»
  • Clem répond «Pffff !! mm !»

Le temps d’émerger, de prendre un bon petit déj, de préparer les sacs et c’est parti… Nous loupons la première benne de 6h30 et prenons la seconde à 7h00.

Le Skyway est magnifique, pour seulement 45€ vous pouvez monter dans un des plus beaux manèges du monde qui tourne à 360° pendant la montée, ce qui vous permet d’avoir une vu imprenable sur.. heu?. ben! tout en fait !

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La gare de départ du nouveau téléphérique Monte Bianco vue de la benne

Là, les Italiens ont fait très fort, la benne française côté Aiguille du Midi prend un gros coup de vieux. Dans celle-ci il y a de la place, la clim, et on n’a même pas fait la queue en bas tellement c’est bien foutu. Ouah ! Encore mieux quand tu arrives en haut, tu prends l’ascenseur pour descendre sur le glacier. Tant qu’à aseptiser la montagne, autant y aller franco ! ou plutôt italiano ;-)

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Nappe de nuages matinale sur le Mont Blanc et l’Aiguille de Peuterey en plein dans l’axe.

Non, vraiment, c’est beau, et ça donne envie de revenir pour faire la Vallée Blanche à ski en mode sans file d’attente via un bus Cham-Courmayeur.

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Clément fin énervé pour rattraper les autres cordées

7h30, nous sommes crampons aux pieds et encordés, départ mode « fusée de l’espace » pour avaler l’approche jusqu’à la Salle à Manger en tirant tout droit par la neige dans les couloirs.

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La première pente de neige, c’est parti !

9h00, on n’est pas mal, on a doublé 5 cordées dans l’approche, mais il y a encore 5 autres cordées devant nous en mode file d’attente pour la partie rocheuse, pas glop ! On va patienter…

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Petit regard en arrière avec l’ombre de la Dent et les cordées en-dessous de nous.

9h45, c’est notre tour, enfin ! C’est parti pour 160m d’escalade pour atteindre 4013m en grosses et avec les gants. Et oui, déjà là, ça caille un peu. Le rocher est froid et le soleil pas dans le bon axe, on rêve du relais suivant au chaud…

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Ready to climb from the Salle à manger!

Raté!
Dans les longueurs magiques des dalles où les bacs sont énormes et la protection « easy », il fait un froid de fou. Le vent de Nord nous congèle et là on a une pensée pour la cordée qui nous précède où la leadeuse (je n’ai pas son prénom) est en chaussons et pieds nus : respect !
Autant vous dire qu’on avait froid pour elle, un bon -10° ressenti. Elle tire son second, Adrien, que je rejoins à chaque relais pour taper la discute… L’attente est longue…

Du coup, elle grimpe comme un avion pour se réchauffer, mais comme nous, elle est victime de la surfréquentation du lieu et finit dans les bouchons à attendre son tour.

La grimpe en grosses dans le 4 sup est excellente, les prises évidentes, tout ce qu’on venait chercher : « LE » granit tip-top du Mont-Blanc…

  • Clem : « Tais-toi Fab, avance là ! C’est le même caillou que d’hab et il fait froid…»
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Le magnifique granit de la Dent du Géant

Une vraie escalade variée : fissures, dalles, réglettes, écailles énormes, dièdre, tout quoi ! c’est dément !!!

  • Clem : «Tais-toi j’ai dit, avance ! Lech alla quoi !»
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La sortie des dalles, oh ! le beau dièdre.

Que disais-je ?
Ah oui, les relais sont bondés.
On les fait souvent sur sangles ou coinceurs à côté de ceux sur chaînes pour ne pas encombrer encore plus les relais en place.
Bref, une autoroute tracée de bas en haut par une corde fixe que nous nous sommes interdits de prendre, eh oui, éthique oblige !
Bon d’accord, sauf dans le passage raide et patiné, oui oui du granit patiné ça existe ! Du coup, en grosses ce n’est pas pareil…

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Panorama vu de la voie

Le panorama est splendide, les montagnes magnifiques, le ciel bleu, le soleil réparateur et le bruit de l’hélico très présent. Il tourne régulièrement autour du sommet…

Il est bien annoncé dans le topo qu’il y a 2 heures d’escalade, le topo dit vrai !
On a mis 3h30 :  2h d’escalade et 1h30 d’attente aux relais :-)

à 13h15, nous sommes au sommet, enfin non, le sommet nous aurait coûté 1h de plus d’attente pour les rappels. On a choisi de ne pas aller faire la photo avec la vierge pour ne pas y passer la nuit et risquer de louper la benne de retour.
Du coup on ne traîne pas et on prend notre ticket et notre mal en patience avec la chaîne de relais toujours de visu.

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Summit ! euh… non en fait.

30 minutes sont annoncées pour les 3 rappels. C’est bien ça aussi !
Sans compter 1h d’attente pour que ce soit notre tour.
Du coup, on tape la discute avec les autres. C’est cool, ambiance zen. Tout le monde est patient et plutôt soucieux des autres.

C’est notre tour, les rappels sont gazeux, comme on les aime.

Là maintenant, ça file grave !

Dans le dernier rappel, nous faisons corde commune avec la cordée de devant que nous avons rattrapée et doublée par une technique hors du commun qui consiste à filer au relais suivant pour n’en faire que 3 au lieu de 4 comme eux.
« C’était leur idée en fait ! » Merci Adrien…

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Les deux pieds dans la neige en bas des rappels

14h45, Et poc ! Les deux pieds dans la neige et retour à la Salle à Manger. Casse-croûte rapide, pliage des affaires et hop c’est reparti à 15h00 pétantes pour la descente direction la gare du téléphérique. Faut pas louper la benne de 17h.
Go, go, go…

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Petit regard en arrière sur la Dent du Géant pendant la redescente

Comme à l’aller, nous nous mettons en mode « fusée de l’espace ».
Nous atomisons les 4 cordées descendantes, pour finir notre course et couler notre bielle dans la remontée du refuge Torino.
Là, il fait 250° au moins. Le soleil qui nous réchauffait péniblement tout à l’heure nous cuit littéralement dans les derniers mètres.
Plus qu’une seule chose à faire, se mettre en mode zombie et marcher comme des morts-vivants, sans plus une seule goutte d’eau jusqu’à la gare.
C’est dur là!
Pourquoi la fin, c’est toujours comme ça ? Ouf ouf !

16h45, Finish Line. Un petit regard en arrière, pour profiter une dernière fois de ce moment et de ce panorama. C’était vraiment une belle course, pas la course sauvage perdue au milieu de nulle part, « Man vs Wild », (en même temps un dimanche de juin avec une météo parfaite à Cham, on s’y attendait), mais c’était une belle course où on partage l’instant avec d’autres personnes venues chercher la même chose que nous : « le plaisir de la montagne en cordée ».

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La belle vue de la nouvelle gare du SkyWay

A refaire, et la prochaine fois, c’est promis Clem, on part à l’heure, on se lève tôt et on va même enchaîner les Arêtes de Rochefort en plus, na!

Fabien

 

 

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