Envie de débrancher le cerveau, de quitter pour une semaine votre train-train quotidien, je vous emmène découvrir un parcours à vélo splendide, chez nous, au coeur des Alpes Françaises. Pas besoin de prendre l’avion pour vivre une belle aventure ! Découvrez ci-dessous, au jour le jour, mon aventure à vélo bikepacking, en autonomie, avec tente et sac de couchage à travers la Route des Grandes Alpes.

La Route des Grandes Alpes à vélo
La Route des Grandes Alpes traverse la chaîne alpine du nord au sud, reliant Thonon-les-Bains, au bord du lac Léman, à Menton puis Nice, sur la côte méditerranéenne. Elle traverse cinq départements : Haute-Savoie, Savoie, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et Alpes-Maritimes.

La Route des Grandes Alpes offre un relief varié mais globalement très alpin avec de longs et hauts cols parmi lesquels Joux Plane, le col de la Colombière, le col des Aravis, le col des Saisies, le Cormet de Roselend, l’Iseran, le Galibier ou le col du Mont Cenis, l’Izoard, le col de Vars, la Bonnette, le col St Martin (La Colmiane) ou encore le col de Turini, col de Castillon… Elle permet de relier plusieurs massifs et régions alpines et de traverser de nombreux villages et stations de montagne. L’itinéraire est fréquenté par des cyclistes pour le défi sportif qu’il représente mais aussi pour ses paysages et la diversité des panoramas croisés sur la route. Cette route est habituellement parcourue en 15 étapes, selon le rythme et la capacité des pratiquants, et peut être réalisée dans le sens nord-sud ou sud-nord (plus difficile).

Vous pouvez retrouver énormément d’infos et établir vos propres étapes avec précision sur le site officiel de la Route des Grandes Alpes à vélo : https://www.routedesgrandesalpes.com/
L’itinérance de Cédric sur la Route des Grandes Alpes
Personnellement, j’ai sélectionné l’itinéraire le plus à l’Est, du Nord au Sud, planifié sur 7 jours (environ 100/120km et 2500/3000m de Dénivelé+ par jour), via sa variante italienne en passant par le col du Mont Cenis et une pépite, le col de l’Echelle pour rejoindre Briançon. Dans les Alpes du sud, après le col de la Bonnette, je voulais découvrir St Etienne de Tinée, le col St Martin et le col de Turini…
À la mi-août, profitant d’une fermeture estivale du magasin Montania, je me suis élancé sur la Route des Grandes Alpes à vélo bikepacking. Après 3 mois d’entrainements réalisés chaque week-end, du 15 mai au 15 août : Tour de la Poule de Savoie par col de l’Iseran 252km, Tour de Belledonne par col du Glandon 200km, Tour du lac Léman 180km, Col du Galibier, les virages de l’Alpe d’Huez, les Lacets de Montvernier et col du Chaussy, le Col de la Madeleine, les 3 montées du Colombier etc… J’avais envie de me challenger sur cette trace mythique entre Thonon et Nice. Fort de mon expérience en bivouac et pour rendre le défi encore plus intéressant, j’ai décidé de partir en autonomie, avec un équipement de bikepacking complet (tente ultra-légère, sac de couchage, matelas, réchaud, popote, lyophilisés…).
C’est ainsi que je me suis élancé à vélo le 16 août 2025 depuis le magasin Montania Sport à Chambéry, pour rejoindre Thonon-Les-Bains et commencer mon véritable périple le lendemain.
Un prologue de 140km et 1450m D+ en échauffement, pour me mettre en jambes, et éviter tout trajet en voiture inutile !

Étape 1 : Thonon -> Le Grand Bornand
= 130km et 3240d+
Après une nuit au camping du Lac Noir, en plein centre de Thonon-Les-Bains, me voilà parti directement pour le col du Feu. Montée agréable sous un léger couvert nuageux et la brume du lac Léman. Quelques coups de pédales pour s’échauffer avant 3/4 kilomètres à 8% qui permettent d’atteindre ce 1er col de la journée, excellente mise en jambes pour commencer. De là descente sur le pont du Diable, dans les gorges, puis remontée à Morzine par une route assez fréquentée. Juste à la sortie de Morzine, tenez vous prêt, le col de Joux Plane commence directement avec des pentes à 10% et reste très soutenu tout au long de la montée.
Ça grimpe fort en Haute Savoie !
Arrivée superbe au col de « Joux Plane » qui est effectivement « plat » et héberge même un lac, avant de plonger directement sur Samöens par une route magnifique entre alpages et forêts.
Ensuite on déroule les jambes sur la plaine roulante direction Taninges et son petit col de Châtillon.
Descente sur Cluses avec pas mal de voitures.
Il est alors 15h30, peut être un peu tard car j’ai pris mon temps, lorsque je m’attaque au dernier col du jour : les 17,6km du col de la Colombière.

Il fait très très chaud et les 5/6 premiers kilomètres me mettent bien dans le tempo. J’apprécie ensuite la fraîcheur de la forêt et la pente qui s’adoucit fortement au « Reposoir » avant de repartir de plus belle avec une constance autour de 8%.
Les 3 derniers kilomètres font mal aux jambes avec 9%, 10% et 11%. Avec la chaleur (du bitûme et de la falaise), je suis déshydraté.
Pause au col pour boire un soda sucré :D
Ensuite, descente magique sur Le Grand Bornand, avec nuit au camping l’Escale***.

Cette journée n’est pas à prendre à la légère : certainement la plus difficile de la Route des Grandes Alpes, et elle vous cueille à froid, dès le 1er jour. Pas mécontent finalement d’avoir fait tourner les jambes la veille pour venir de Chambéry à Thonon.
Soirée avec méga-pizza pour refaire le plein d’énergie pour le lendemain.
Douche, massage des cuisses au baume décontractant, puis montage de la tente et dodo…

Étape 2 : Le Grand Bornand -> Landry
= 106km et 2820d+
Départ du camping par une descente douce, avant d’attaquer le superbe col des Aravis par sa vallée au frais, bien agréable.
Du col des Aravis qui marque la frontière entre Haute-Savoie et Savoie, je plonge directement dans une descente sportive, rapide et technique avec de nombreux lacets magnifiques sur Flumet. Premier gros kiff du jour !
Pause boulangerie pour un petit déjeuner bien mérité, avant de partir pour ma 2ème ascension du jour : le col des Saisies.

Arrivée aux Saisies, je profite d’une descente splendide, face au Mont-Blanc, au soleil, jusqu’à Beaufort.
Pause obligatoire pour grignoter le fameux fromage local qui rend beau et fort, à la coopérative.

14h, départ pour le Cormet de Roselend : 20km d’une longue montée qui passe par le superbe lac de Roselend et sa vue exceptionnelle. C’est une longue ascension sur l’après-midi. Bien remplir les bidons à Beaufort avant de vous élancer.

Du col, descente ultra-rapide, qui fait s’affoler les compteurs jusqu’à Bourg Saint Maurice.
Je pousse un peu plus loin, à Landry pour profiter du camping l’Eden de la Vanoise*** et sa piscine couverte pour détendre les jambes. Une belle seconde étape avec 3 cols magnifiques. Une des plus belle étape de la Route des Grandes Alpes au coeur des Savoies :D

Étape 3 : Landry -> Lanslevillard
= 90km et 2290d+
De Landry, après avoir démonté ma tente, c’est parti pour Val d’Isère, déjà un col en soi avec 40km et 1200m de D+ par une route très fréquentée en voitures et motos. Bien conserver sa droite pour éviter de se faire klaxonner…

Pause déjeuner bien méritée à Val d’Isère grâce aux petites superettes (tomates, pommes, quiches…).
J’en profite pour faire une bise à mon fils qui faisait du DH justement sur Tignes/Val d’Isère.
Le contraste entre nos équipements et nos vélos est impressionnant !

Début d’après midi, c’est parti pour le col de l’Iseran, très agréable par ce côté Val d’Isère, très cool et régulier.
L’arrivée au col de l’Iseran est toujours un bon moment de partage, avec un grand nombre de cyclistes qui font l’étape depuis Val d’Isère ou Bonneval. Cérémonie de la photo devant le panneau COL DE L’ISERAN :D

Descente sous les nuages en direction de Bonneval puis Bessans. Légère remontée au col de la Madeleine (le faux), avant de me prendre une forte pluie battante jusqu’à Lanslevillard. Pas eu le temps de me changer, je suis trempé :-(
Nuit sous la pluie au camping-caravaneige de Lanslevillard. J’arrive tant bien que mal à faire sécher ma tenue dans les sanitaires.
Diner au restaurant l’Ours Blanc, une excellente adresse pour cycliste affamé :D
Étape 4 : Lanslevillard -> Briançon
= 120km et 2185d+
La nuit n’a pas été de tout repos car assez bruyante avec la pluie forte sur le toit de la tente. Mon matelas très léger et compact, ne tient plus la pression. Crevé ? Valve défectueuse ? Toujours est-il que je dois regonfler toute les 2 heures et que je passe une très mauvaise nuit. 5h du mat, je prends la météo sous la tente : pluie annoncée toute la journée. Le moral est au plus bas. Je me fais un café au réchaud, en restant dans mon sac de couchage, bien au chaud. C’est décidé, je n’abandonne pas, et je vais partir pour 7h de pluie aujourd’hui ! J’enfile mon pantalon pluie, ma veste Gore-Tex et c’est parti pour le Col du Mont Cenis.
J’avais déjà gravi le col du Galibier quelques semaines auparavant. J’ai donc pris l’option du col du Mont Cenis (Variante de la Route des Grandes Alpes) pour découvrir de nouveaux paysages et passer par l’Italie.
La montée au col se passe très bien. Elle est assez courte et la pluie assez fine ce matin.
Splendide traversée par la rive gauche du lac qui ressemble à un fjord islandais :D
La pluie cesse soudain pour me laisser profiter au maximum d’une descente technique et raide sur Suza.

De là, je poursuis sous une pluie quasi continue jusqu’à Oulx, par une route large et assez fréquentée (voitures et quelques poids lourds). Je décide de faire une pause dans une superette italienne, il est pile midi. Pizza, salade, pomme, yahourt, coca-cola, brioche, fromage, haribos… tout ce dont je peux avoir besoin pour me recharger en glucides, lipides et protéines et rebooster mon mental.
Je repars sous une pluie battante pendant 20 bornes jusqu’à la vallée étroite de Bardonechia.

En fond de vallée, la pluie baisse en régime et me laisse gravir en solo le superbe et sauvage col de l’Echelle (aucune voiture ni moto ne me doublent sur toute la montée = un gros kif et un moment magique !!!
Un des plus beaux moments de ma traversée des Alpes par ce col sans circulation, seul au monde, jouant avec les nuages qui s’ouvrent petit à petit. Le plateau du col est magnifique, bordé d’une prairie arborée qui donne envie de bivouaquer partout.
Descente sur le village de Névache, puis la vallée de la Clarée et son Val des Prés.
Arrivée sur Briançon avec le soleil des Haute-Alpes pour m’accueillir.
Je vais pouvoir faire un peu sécher ma tente et mes vêtements avant de me coucher.


Nuit au camping des 5 vallées et ses emplacements très spacieux, un peu en contrebas de Briançon, au village de Saint-Blaise.
Rechargement de mes Powerbank dans la salle de jeux du camping toute la nuit.
Diner copieux et au sec, sur place, au camping.

Étape 5 : Briançon -> Jausiers
= 91km et 2621d+
Départ à 7h30 du camping : direction le col de L’Isoard, qui démarre fort, sans préliminaire, dès la sortie de Briançon.
S’en suit un beau replat reposant jusqu’au village de Cervières, avant d’attaquer la véritable grimpette au col de l’Isoard (10km) et ses enchainements de lacets superbes au milieu des Mêlèzes.

Certainement la plus belle ascension esthétique de cette traversée des Alpes. Très peu de circulation et une route magnifique. Je rencontre au col 2 sportifs de haut niveau en Kayak (Etienne et Joren) avec qui nous allons nous élancer dans une descente mémorable en vélo jusqu’à Arvieux, puis Guillestre.

La route qui nous y conduit est un billard, qui traverse de nombreux paysages : alpin, désertique, puis des gorges étroites, bouillonnantes, des falaises abruptes, des tunnels pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Arrivée à Guillestre, c’est parti pour le 2ème col de la journée en plein soleil : le col de Vars.
Attention à bien gérer les bidons d’eau : ce sera ma leçon du jour. A Guillestre, j’oublie bêtement de recharger en eau et suis hélas à sec rapidement. Heureusement, une petite source en cours de route me sauve la mise…
Vars, en été, est une station de ski/vélo surprenante, très disparate en architecture, où chalets, résidences de tourisme et barres d’immeubles se succèdent sans la moindre homogénéité… Cela change des villages/station de Haute-Savoie si mignons. Ici, le design et les bâtiments sont pour le moins éclectiques, construits sans concertation ou sans plan d’urbanisation à long terme.
En un mot : déçu… Heureusement, dès que l’on sort de la station, les paysages naturels redonnent le moral jusqu’au col.
La descente qui marque mon entrée dans les Alpes de Haute Provence, vers Saint-Paul-Sur-Ubaye est une excellente surprise. Les courbes sont superbes et très roulantes, les lacets s’enchainent sans la moindre circulation : que du bonheur jusqu’à Jausiers !

Nuit au camping ** Le Planet occupé à 40% par des cyclistes, véritable camp de base au pied du col de la Bonnette :D
J’y rencontre un londonien prénommé Cameron qui traverse également les Alpes en direction de San Rémo sur un superbe vélo Ridgeback Panorama pesé autour de 28kg avec ses sacoches et tout son paquetage. Nous passons la soirée à discuter vélo, matériel, campements, rencontres, et à refaire le monde.
Nous décidons de rouler ensemble le lendemain pour grimper le col de la Bonnette.
Étape 6 : Jausiers -> Saint Martin de Vésubie
= 105km et 2773d+
Ce matin, pour la première fois depuis mon départ de Chambéry, je ne vais pas rouler seul. C’est très agréable. Nous discutons toute la montée avec Cameron et profitons tous deux de l’instant, du moment présent, et de l’ambiance superbe de cette ascension au col de la Bonnette. Je retiens une très belle route aux paysages parfois lunaires qui détonnent avec les forêts de Mélèzes de la veille. Pause vélos au menhir qui marque le col, pour monter à pied jusqu’à la cime de la Bonnette et sa table d’orientation.

Déjeuner face au panorama qui s’offre à nous. La végétation a changé. On sent que l’on a franchit une barrière naturelle vers le sud. On rentre en effet dans les Alpes Maritimes. Nos chemins se séparent dès le début de la descente pour cause de grosse différence de matériel et de chargement. Cameron peut difficilement rouler vite sans que tout son chargement ne se dandine dans tous les sens. Il est debout sur les freins, alors que mon vélo est une véritable machine de course en descente. Je file donc seul sur Saint Etienne de Tinée puis longe la vallée jusqu’à Isola, puis Saint Sauveur sur Tinée. Un petit casse-croute, quelques coups de pédales et me voilà arrivée au pied de la vallée suspendue de Valdebore et sa longue longue montée au col Saint Martin / La Colmiane (16km à 9% de moyenne).

Il fait très chaud cet après-midi. Je fais une belle pause à Saint Dalmas pour déguster ma première Pissaladière + mon premier Pain Bagnat : oui, je crois que j’avais faim ! En effet, après une semaine de vélo, je ne supporte plus les gels ni les barres de céréales d’aucune sorte. Mon corps veut des fruits, des légumes, de la salade, des tomates, du salé… mais plus de sucre. Seul les pâtes de fruits passent encore, mais fini les pâtes d’amandes, les barres protéinées etc…

Plus que quelques kilomètres et me voilà au col qui me permet de plonger sur la vallée de la Vésubie, dévastée par les dernières crues torrentielles vraiment impressionnantes. Le petit cours d’eau dans lequel je jouais enfant est méconnaissable.
Le champs de pierres résiduelles fait 100/150m de large !


Nuit au camping à la ferme Saint-Joseph de Saint Martin de Vésubie après une délicieuse dégustation de la bière locale à la brasserie du Comté. Ce soir, je termine mes délicieux Lyophilisés hyper-caloriques 1025Kcal ( Curry de pâtes au poulet) de la marque Voyager. Demain soir, je serai à Nice !
Étape 7 : Saint Martin de Vésubie -> Nice
= 105km et 2570d+
Départ 8h00 ce matin après une nuit de silence, très profonde et récupératrice. Quel bonheur !
Pour une fois, et c’est notable dans cette aventure, je commence par une longue descente très agréable jusqu’à Roquebilière, avant bien sûr de m’attaquer au col de Turini. J’ai adoré le premier village « provençal » traversé de Belvédère : magnifique.


A noter : c’est la dernière étape à vélo mais pas forcément la plus aisée. Il fait rapidement très chaud et ce col de Turini n’est pas cadeau. S’en suit une descente rapide en direction de Sospel, village très sympa aux nombreuses boulangeries et snacks pour se restaurer le midi, au bord de la rivière « Bévéra ».
14h, montée au petit col de Castillon par une route réservée aux cyclistes et aux riverains. Autant le dire tout de suite, un agréable moment de solitude sur cette Route des Grandes Alpes !

Du col, plongée magnifique sur la Méditerranée qui apparait rapidement en bas du vallon.
Ce n’est pas sans une certaine émotion que j’arrive à Menton. Fini les cols alpins. Retour à la civilisation.
Petite pause ravito sur la plage pour profiter de ce nouveau paysage de bord de mer.
Je pars ensuite en direction de Nice par la Corniche.

Succession de villes côtières : Roquebrune-Cap-Martin, Monaco qui débauche de luxe et de voitures exubérantes, puis Cap d’Ail, Eze, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Villefranche-sur-mer…
Quelle étrange sensation que de rouler désormais au milieu de cette circulation très dense, parmi les voitures, les bus, des camionnettes, des scooters et leurs odeurs d’échappements, après ce périple en plein coeur des alpes et son bon air pur de Montagnes !
Je prends rapidement la roue de deux forts cyclistes et je profite sagement de leur aspiration pour avaler les derniers kilomètres jusqu’au vieux port de Nice et sa promenade des Anglais. Quelle belle réussite que cette esplanade dédiés aux piétons et aux cyclistes !

Je pose devant le mur #ILOVE NICE qui scelle la fin de ma traversée des Alpes avant d’aller me jeter dans la mer pour me rafraichir. Après-midi détente, avant de rejoindre l’aéroport de Nice et sa station de bus. Rendez-vous 21h35 pour un Flixbus qui me remonte de nuit en Savoie. Surprise : pas de porte-vélos à l’arrière du bus. Il ne me reste plus qu’à trouver une housse et démonter le vélo entièrement, pour le passage en soute. Housse achetée in-extremis à 19h au magasin Spoc à quelques coups de pédales de l’aéroport. Merci les garçons, vous m’avez sauvé la soirée :D

Arrivée à 6h15 sur Chambéry. Re-montage du vélo sur le parvis de la Poste, et c’est reparti pour quelques kilomètres. La ville de Chambéry et ses éléphants sont encore endormis. Ma boucle est bouclée. 915km et 19500m de D+ dans les jambes.
Fatigué par une nuit la tête collée contre la fenêtre du bus mais heureux et fier du chemin accompli.
Teaser vidéo « short youtube » de Cédric
Le matériel embarqué par Cédric sur la Route des Grandes Alpes en vélo bikepacking
Ma sélection de matériel, du vélo à la tente, en passant par le sac de couchage, le réchaud, la doudoune, s’est faite avec un objectif de minimalisme, de légèreté, de rendement. J’adore rouler en vélo de route à de bonnes allures et profiter pleinement des descentes. Il était hors de question de me promener sur un tank, je voulais un équipement très roulant, bien équilibré et le plus léger possible (autour de 15kg tout équipé, bagagerie et bidons inclus).

#1 Le choix du vélo :
Je suis parti sur la base d’un vélo gravel très aéro full carbone de la marque 3T BIKES de 9,5kg : le PRIMO EXPLORO en 2X11 GRX 810 DISC, avec une transmission 46/30 – 11/36, sur lequel j’ai monté une paire de roue carbone SCOPE R3C de 30mm pour gagner du poids et un cintre gravel RIDCHEY large (46cm) pour gagner en confort et en ouverture (meilleur angle). J’ai particulièrement apprécie les roulements et la performance de mes roues Scope lors des longs plats, des descentes de col : ça filait vraiment fort.
Je n’ai pas regretté non plus mon cintre, ultra confortable, assez ouvert (24°) pour conserver une bonne largeur d’épaule les mains sur les cocottes ou en bas de cintre pour lutter face au vent. Je roulais avec des chaussures de route SIDI Silvis XC et des pédales auto Shimano. Ma nouvelle selle Flite BOOST TM Superflow 145mm de SELLE ITALIA , parfaitement adaptée et sélectionnée par rapport à mon anatomie était parfaite. Merci Lohan ! Je n’ai pas regretté cet investissement car ne présentant aucun point de pression douloureux, et engendrant aucun frottements sur mes 900kms parcourus.
#2 La bagagerie bikepacking :
Minimaliste, je suis parti sur une sacoche de cintre RESTRAP de 17L de 558g (contenant la tente, mon sac de couchage, le matelas, une serviette + le le cintre l’accès direct aux gels, barres protéinées, électrolytes, caméra 360), une sacoche top-tube MISSGRAPE de 179g (avec tout le nécessaire de réparation, pompe, chambre à air, power-bank, cadenas) et une sacoche de selle RESTRAP de 18L de 648g (pour mes vêtements de pluie, la doudoune, mes rechanges, le kit réchaud/popote, les lyophilisés, PQ pour les urgences…). Sur le cintre, un support QUAD LOCK pour mon smartphone.

#3 La tente bikepacking :
J’ai sélectionné la tente HUBBA HUBBA BIKEPACK 2 de la marque MSR Gear pour ses mensurations et son poids. J’ai viré toutes les housses (tente, arceaux, sardines), pris que 6 piquets et aucun haubans, pour gratter encore quelques grammes. J’ai utilisée la housse étanche fournie par RESTRAP pour le transport et un élastique pour la tenir en rouleau. Je ne regrette pas mon choix d’une tente 2 places pour mon confort. Il était très agréable de gonfler le matelas, poser le sac de couchage et avoir encore un place entière pour vider les sacoches, organiser mon matériel, mes vêtements, faire sécher les affaires, préparer mon réchaud…
La hauteur de cette tente est idéale pour s’habiller au sec. Malgré les fortes pluies, la tente a toujours été parfaitement imperméable. Le tissu siliconné sèche très vite le matin après avoir été secoué, ou le soir quand on la déplie.
Mon astuce, tout au long du parcours : j’ai glissé une feuille de TYVEK (découpée sur mesure) sous la tente pour conserver le dessous de la chambre toujours au sec, sans feuilles, sans terre, sans boue etc… Le matin, je n’avais qu’à bien replier la tente et le Tyvek séparément. Le Tyvek a conservé une face humide pendant 7 jours, mais la tente était toujours sèche.
#4 Le sac de couchage :
Vu mon créneau à la mi-août, je suis parti avec un sac de couchage utra-léger et minimaliste de la marque SIRJOSEPH, modèle MINIMIS II 320 REG qui est donné pour une plage de température de +12°C confort , +7°C limite confort et -5°C en extrême. Son poids est de seulement 340g pour un volume plié d’à peine Ø 12 x 16cm. Je l’ai complété par un léger drap de sac en soie COCOON de 125g pour l’hygiène et le confort, mas également pour gagner +5°C pour les nuits fraîches ;-) Choix tip-top, je n’ai jamais eu froid. Je dormais comme un bébé. J’ai apprécié sa légèreté et la chaleur qu’il procurait dans les vallées de montagnes. Dans les sacoches, il était ultra-compact pour ne pas prendre de place.
#5 Le matelas :
Je possède un matelas ultra-compact NEMO Equipment depuis 7/8ans environ. Je n’ai pas hésité un instant à l’emporter car il est très léger et hyper compact. Tout s’est bien passé pendant 3 jours. Simplement, et ça fait parti du jeu et de l’aventure minimaliste, il semble que la valve ait eu un souci. Il se dégonflait la nuit et je devais le regonfler 3 x par nuit. J’ai donc dû acheter en urgence un nouveau matelas en cours de route qui était moins confortable et plus volumineux. Heureusement le SAV de Nemo Equipment a pris en charge ce problème de valve sur mon matelas et je repartirai pour ma prochaine aventure avec un tout nouveau matelas neuf, encore plus léger et encore plus compact :D
Quelque soit la marque (Thermarest, Nemo Equipment, Exped, Big Agnès…), légèreté est souvent synonyme de fragilité. Bien tester les coutures et les valves avant de partir.

#6 Le réchaud et la popote :
Je souhaitais un système ultra-léger et compact pour mes sacoches. Mon choix s’est donc tourné vers le mug titane de 68g TITAN CUP 450ml de MSR (suffisant pour remplir un Lyophilisé d’eau bouillante ou me faire un grand café) et le réchaud titane SURPASS de Pinguin Equipment (48g). Je suis parti avec 2 Lyophilisés hyper-caloriques de la marque VOYAGER pour me dépanner le soir au cas où. Je les ai boulotté finalement un midi pour me réchauffer et un soir à Saint Martin de Vésubie car fatigué, je n’avais pas envie de ressortir diner au restaurant (flemme). Tous les matins, je sortais mes dosettes de café pour me booster au point du jour ou parfois encore plus tôt. Sur un tel circuit en France, on peut manger partout, dans les boulangeries, les superettes, les restaurants des camping ou à proximité. Les Lyophilisés ne sont pas indispensables. J’avais simplement espéré pouvoir bivouaquer au Mont Cenis ou au col de l’Echelle mais hélas la météo a eu le dernier mot. Donc finalement camping tous les soirs sur le parcours.
#7 Les vêtements :
Le plus important a été ma sélection d’un cuissard haut de gamme. Après plusieurs essais de cuissards, j’étais toujours déçu en longue distance, passé les 100km. J’ai enfin trouvé mon bonheur à 10 jours du départ avec un cuissard de la marque allemande Maloja. Que du bonheur ! Aucun mouvement de la peau, en mousse à la fois épaisse et confortable, parfaitement découpée, anatomique et sans coutures. Je lavais mon cuissard tous les soirs sous la douche pour retirer les traces de sels, et je le remettais encore humide chaque matin. Aucun frottement même mouillé = le rêve ! Je n’ai jamais eu besoin de mettre de crème anti-frottements :D
Côté maillot, chaussettes, toujours Maloja et ses tissus frais, très techniques et respirants. J’ai kiffé. Lavage tous les soirs et donc une seule tenue complète pour les 8 jours. En complément, j’utilisais des manchettes thermiques Gripgrab le matin ainsi qu’une veste sans manches coupe-vent. Pour le soir, après la journée de vélo, je me changeait pour un pantalon coton Montura léger, un tee-shirt en laine Mérino manches courtes, ainsi qu’une doudoune légère (280g) et compacte. Pour la pluie, je transportais un pantalon imperméable et une veste Gore-Tex qui m’ont bien été utiles de Lanslevillard à Briançon. Pour le soleil et la pluie, j’ai utilisé tout le long du parcours une casquette avec longue visière SWIFT de Outdoor Research (et non pas une gapette) pour sa protection totale, complétée par une paire de lunettes JULBO photochromiques catégorie 1 à 3 pour tous les types de luminosités du matin au soir.
#8 Matériel complémentaire :
Côté électronique, j’ai utilisé mon IPHONE comme GPS, une caméra INSTA 360 pour mes stories et vidéos Instagram, Facebook, TikTok (@ride_with_ced), ainsi qu’une lampe frontale NAO RL de Petzl (145g) sous la tente et pendant la journée (nombreux tunnel et départs tôt le matin) et enfin une montre connectée GARMIN. Il me fallait donc être à minima autonome en batteries pour la journée. J’ai donc embarqué 2 powerbank de 10000mAh dans ma sacoche top-tube. Il en fallait finalement pas moins. Je les rechargeais chaque soir aux campings.
Au final, j’ai utilisé quasiment tout ce que j’ai emporté : mes tongs tous les soirs, ma serviette de toilette, mon maillot de bain, ma doudoune le soir ainsi que la nuit comme oreiller, ma veste Gore-tex, mon surpantalon pluie, mes moufles pluie (par dessus mes mitaines) lors des descentes et sous pluie battante, mon cadenas ABUS Sportflex (100g) lorsque je faisais les courses le midi et pour les nuit en camping (on sait jamais)…
Des regrets ? Des idées, des besoins pour ton prochain voyage à vélo ?
Mes affaires en trop…
Mes seules affaires « en trop » ont été 2 paires de chaussettes de rechange qui sont restées dans ma sacoche de selle pendant toute la semaine, quelques outils (tant mieux), les 6 crèmes anti-friction (jamais eu besoin), une boite d’électrolytes Baouw en trop restée pendant 8 jours dans la poche de mon maillot pour rien (j’ai beaucoup varié les boissons achetées en superettes), quelques barres et gels que j’ai rapporté à la maison (je ne pouvais plus les avaler après 3 jours) et la crème solaire (jamais touchée mais il faut dire que j’étais déjà bien bronzé)…
Ce qui m’a manqué pour anticiper mon prochain voyage à vélo en mode bikepacking :
#1-Prévoir un mini pot de graisse/lubrifiant pour la chaine/dérailleur. J’ai dû m’arrêter le 4ème jour dans un magasin de sport pour graisser ma transmission. En effet, la nuit, le vélo prenait pas mal l’humidité et la rosée + une journée entière sous la pluie. Le pédalier, la chaine, la cassette grinçaient vraiment beaucoup et je craignais de casser la chaine sur un changement de vitesse en montée, sans parler du désagrément d’entendre des gnig-gnig-gnig à chaque coup de pédale en montant un col, un son à vous rendre dingue !!!
#2-Trouver une paire de lunettes avec des essuie-glaces pour les jours de pluie ;-) Non, mais sérieusement, peut-être que je partirais cette fois avec une paire de sur-chaussures légères pour ne pas avoir les pieds trempés après 7h sous la pluie.
#3-Je choisirais une autre paire de tongs (tout de même légères) qui me laisse mettre une paire de chaussettes. Il faisait un peu frais les pieds-nus le soir dans les campings de Montagne :D Peut être un modèle genre SPEEDO de piscine qui sèchent vite et pratiques pour aller dans les sanitaires des camping, faire un détour par la piscine, aller aux restos le soir etc…

Merci Cédric pour ton récit et tes images ! Bravo pour ton joli défi ! Tu nous as montré que ces paysages et ces ressentis sur ton vélo sont à la portée de toute personne qui s’en donne les moyens, les objectifs, avec un minimum d’entrainements préalables.
➡️ Vous pouvez retrouver toutes les vidéos, Étape par Étape, de la Route des Grandes Alpes en vélo de Cédric sur son compte Instagram : https://www.instagram.com/ride_with_ced/
Montania Sport, spécialiste du vélo de voyage

Spécialiste du vélo de voyage, Montania Sport propose un large choix de vélos conçus pour l’itinérance, le bikepacking, vêtements et accessoires pour vivre pleinement votre passion du vélo et de l’itinérance. Une équipe de passionnés vous accompagne avec des conseils d’experts adaptés à vos besoins et à votre niveau.
Vous pouvez consulter ici notre espace Vélos de Voyage (vélos, chaussures, casques, sacoches, portes bagages…) :
➡️ https://www.montania-sport.com/7085-espace-velos-de-voyage-trekking-vtc-vtt-gravel
Merci de votre lecture,
Hugo