C’était le gros objectif de la saison de trail d’Eliott Robin-Saje ! Les 53 kilomètres et les 3300d+ du WILDSTRUBEL by UTMB 50k, à Crans Montana, lui offraient une belle occasion de se rassurer sur sa condition après un été difficile et de se projeter vers un hiver complet de compétition de ski-alpinisme. Voici son carnet de course
Le 50k du WILDSTRUBEL by UTMB 2025
C’est l’un des formats phares du Wildstrubel by UTMB® ! Disputé mi-septembre dans les Alpes suisses, le 50k du WILDSTRUBEL relie le village bernois d’Adelboden à la célèbre station valaisanne de Crans-Montana. Avec exactement 53 km pour 3 300 m de dénivelé positif, il offre généralement une course très rapide malgré de longs passages en altitude.
Cette année encore, le plateau de coureurs élites au départ était très élevé, avec des coureurs comme Anthony Felber, Damien Humbert ou encore Julien Michelon. C’est pourtant Maxime Pellouchoud qui s’est imposé en 4h53min50s, avec un peu plus de 13min d’avance sur Anthony Felber, auteur d’une belle fin de course, et Dylan Ribeiro. Eliott Robin-Saje était présent au départ pour valider un dernier objectif avant un hiver sur les skis. On peut dire qu’il a porté les couleurs de Montania Sport d’une belle manière !
La course d’Eliott Robin-Saje sur le 50k du WILDSTRUBEL by UTMB
Samedi 13 septembre 2025 : Aujourd’hui, je suis super excité car je vais faire un kilomètre vertical en Haute-Savoie avec toute l’équipe de France “distance” de ski-alpinisme. C’est un super déblocage pour mon 50km lors du Wildstrubel by UTMB à Cran-Montana la semaine prochaine. Les performances de l’équipe sont folles (Rémi Cantan gagne en moins de 32min et Axelle Gachet-Mollaret bat le record du monde féminin en 33min). De mon côté je ne m’en sors pas trop mal en passant de justesse sous les 34 minutes. La forme est montante et j’aimerais pouvoir me téléporter directement à samedi prochain pour être au départ de cette course qu’il me tient à coeur de réussir ! La semaine qui suit passe trop doucement à mon goût. L’affûtage n’est vraiment pas ma partie préférée :(
Jeudi 18 septembre : Je me réveille 4 fois la nuit en espérant être le lendemain. Je suis dans le même état d’esprit qu’un enfant attendant Noël la nuit du 24.
« Je suis tellement heureux d’être là ! «
Vendredi 19 septembre : L’arrivée en Suisse est époustouflante. Ce pays est magnifique. L’hôtel est splendide, je suis tellement heureux d’être là ! (On notera quand-même l’eau gazeuse payée 6,50€ sinon ça ne serait pas la Suisse). Je pars reconnaître la première bosse de la course en fin d’après-midi, en guise de déblocage. C’est une montée sur route vraiment pas raide, ça va courir vite ! Il faudra être prudent car avec mes qualités de randonneur plus développées que de celle d’un coureur, je ne veux pas me cramer dès le départ !
Samedi 20 septembre : Je me réveille à 5h tellement la hâte me presse encore une fois. Le petit déjeuner est délicieux mais je ne peux jamais le rentabiliser dans ces moments là…je mangerai bien après la course ! Je me prépare, m’échauffe et me rends sur la ligne de départ. C’est parti ! Le départ est correct, personne ne s’excite d’entrée dans le petit village d’Adelboden. S’ensuit la fameuse montée sur route que j’ai reconnu la veille. Le peloton s’étire alors en file indienne, mené par Dylan Ribeiro, mon compagnon de chambre de la veille. Il m’avait prévenu : “demain pas de stratégie, je fais le start”. Il est fort et en plus il tient ses promesses ! Quel homme ! De mon côté, fidèle à mes pensées de prudence, je laisse partir et prend mon rythme sans m’affoler.
Je dois être 25/30 eme en haut de la première bosse du parcours mais je sais très bien que ma course ne se joue pas là. Je fais la descente un peu en dedans également, pour éviter de casser trop de fibres trop tôt. J’aborde de la même manière la deuxième bosse et la deuxième descente. J’arrive donc au ravitaillement du 20ème km (950 d+) en 1h40 encore plutôt frais. Je me dis que j’ai bien géré et que mon rythme n’est pas trop lent.
« Sur la totalité de la course, je ne me serai arrêté que 36 secondes ! »
Pour les ravitaillements, je suis autonome sur cette course ! J’ai déjà prévu des flasques remplies de poudre. Je n’ai donc qu’à m’arrêter aux ravitaillements et les remplir d’eau. Sur la totalité de la course, je ne me serai arrêté que 36 secondes ! Pourtant, il fait très chaud et je bois plus que d’habitude. Par contre, je n’ai pas la lucidité de réduire ma consommation de gel et cela va me coûter cher par la suite…
Après 3 ou 4km de plat, où j’arrive à accrocher la foulée d’un coureur calé entre 3’50 et 4’00 au kilomètre, il est temps de s’attaquer à la VRAIE grosse montée du parcours. Sur les 1700 m de dénivelé répartis sur 11km, je me régale ! Je cours quasiment tout le long car je suis plus économe comme ça qu’en marche rapide. Je remonte une dizaine de positions, c’est grisant comme sensation ! À environ 200m de d+ du sommet, je vois Dylan qui attaque la descente. Je calcule mon retard approximatif : une dizaine de minutes. Sachant qu’il visait dans les 5h, je commence à croire à un beau chrono !
Il ne me reste plus qu’une très longue descente de 20km pour atteindre Crans-Montana. Je suis à la bataille avec un Suisse depuis le début et je l’ai en point de mire. Je compte me servir de lui pour gérer ma descente. Le haut est technique et me ravit car jusque là les descentes étaient sur de grosses pistes 4×4, très roulantes.
« Plus nous descendons, plus la fournaise Suisse me cuit. »
Je commence à me demander si mon ventre est ok, parce que je me force à expirer beaucoup d’air et peine à maintenir une foulée correcte dès les premiers hectomètres de plat. Plus nous descendons, plus la fournaise Suisse me cuit. Je suffoque et j’ai de plus en plus mal au ventre. J’arrête totalement la prise de glucides. Je cours tant bien que mal mais je sens de la salive qui remonte, comme si j’allais vomir. À partir du km40, quand nous passons sur le magnifique barrage de Tseuzier, je cours à une allure footing tellement j’ai mal au ventre. Les 10 derniers kilomètres, quasiment plats me paraissent insurmontables. Je m’accroche dans la tête en me disant que j’ai passé une superbe matinée dans les Alpes Suisses et que je dois finir le travail du mieux que je peux. Je me fais dépasser par 2 coureurs sur cette section et perds une bonne quinzaine de minutes.
Je passe finalement la ligne après 5h36 d’effort, exténué mais heureux. J’ai passé un été compliqué mais le cap ne changera pas. Je veux continuer de progresser et passer un maximum d’heures en montagne. C’est vraiment ce qui m’anime et parler de passion est un euphémisme à côté de ce que je ressens réellement pour ce sport qu’est le trail.
« Parler de passion est un euphémisme à côté de ce que je ressens réellement pour ce sport. »
Mais maintenant place à l’hiver et à la saison de ski-alpinisme ! Pourtant, c’est l’une des premières années où je pense déjà à l’été prochain en étant au mois de septembre, c’est rare ! Je tiens à remercier chaleureusement toute l’équipe de Montania Sport pour le soutien mental et technique qu’ils apportent à mon projet. Un jour peut-être, je gagnerai des courses. Et ce jour là, eux comme moi reconnaîtront leur part de responsabilité <3
Merci Eliott pour ton récit et bravo pour ta superbe course ! Toute l’équipe te félicite et nous sommes très heureux d’accompagner un athlète et une personne comme toi ! Glisse bien vers l’hiver ;)
Vous pouvez retrouver le compte Instagram d’Eliott juste ici : https://www.instagram.com/eliott__rs/
Et découvrir le modèle chaussure de trail SALOMON SLab Genesis, avec lequel Eliott a couru sa saison de trail : https://www.montania-sport.com/chaussures-trail-running/22111-chaussure-trail-running-homme-slab-genesis-vanilla-choco-black-salomon-2025.html
Montania Sport, spécialiste du trail
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Merci de votre lecture et à très vite sur les sentiers !
Hugo
